mardi 26 juillet 2011

En voyage à Guayaquil

A ta demande Alicia je me lance dans un « petit » résumé de mon séjour à Guayaquil. Et ce avec grand plaisir !

Après 14 heures de vols, l'arrivée à l'aéroport reste un moment fort. Pas de touriste, personne
qui ne parle français, pas même les hôtesses de l'air. Un panneau d'interdiction de port d'arme sur les portes d'entrée, porte de la voiture verrouillées pour la sécurité, trajet de nuit, ville très sale.

Ca met tout de suite dans l'ambiance ! Mais dès le départ la rencontre de volontaires géniaux et les retrouvailles avec Alicia, Jeanne et Vincz me sont précieuses !

Découverte alors de leur lieu de vie :

Au milieu d'un bidonville.

Ils ont réussi à en faire un lieu chaleureux et accueillant. Vincz a fabriqué une pergola et réalisé un beau jardin. Alicia a décoré l'intérieur et surtout la chambre de Jeanne.

Il y'a même la piscine ;)

Peu à peu on s'habitue à l'absence d'eau chaude, aux moustiques, aux coupures d'électricité et puis il faut l'avouer quoi de mieux qu'un repas aux chandelles en famille !

Le premier jour, découverte de la « oficina », lieu de travail de Vincz et Alicia. Les lieux sont climatisés, la ville beaucoup plus propre et moins hostile, les équatoriens de « Fe y Alegria » très accueillants.

Chacun son bureau, chacun sa mission. J'ai surtout suivi Alicia, qui fait un travail formidable dans les écoles en formant des enseignantes. Quand à Vincz il réalise des chantiers et a notamment permis de climatiser la garderie. Mais leurs missions ne s'arrêtent pas à la « oficina». Ils donnent des cours de français et d'anglais à un groupe d'étudiants volontaires et ont également réalisé, avec l'aide de Camille et Pierre, des tests visuels pour les enfants d'une école. Jamais à court d'idées !

Les jours qui suivent ma mission commence à la garderie.

Elle se situe dans un « bidonville », dans les mêmes locaux se trouve une école. Autant dire que les enfants viennent de milieux très défavorisés. Les parents payent 5 à 10 dollars par mois pour la garderie (le salaire étant en moyenne de 250 dollars).






Plusieurs enfants vivent avec leurs mères dans un foyer pour femmes battues, certains d'entre eux ont eux mêmes des bleus. Univers difficile mais tellement attachant. Plusieurs enfants vivent avec leurs mères dans un foyer pour femmes battues, certains d'entre eux ont eux mêmes des bleus. Univers difficile mais tellement attachant.








Sur place, je découvre des lieux assez précaires: seulement 8 lits, peu de draps, aucun livre, pas de peinture, peu de jouets, pas de chaises hautes, des mouches et des fourmis, des enfants qui ont faim...


Ici on fait avec les moyens du bord : on lave les bébés au lieu de les changer, restriction de couches, pas de médicament ni de mouchoirs alors que la majorité ont la grippe...Les repas se font à même le sol, et chacun son tour, autant dire que chacun y va gaiement pour se faire entendre !

Mais surtout 28 bébés de 3 à 24 mois pour seulement 3 femmes, appelées les « tias »… !



Mais l'essentiel est là : l'amour, le dévouement et la patience des « tias ».

Ma seconde surprise sera le manque d'éveil de ces enfants.

La majorité passe une bonne partie de leur temps assis ou allongé à même le sol. Certains s'endorment d'ailleurs tout seul sur le carrelage. Aucun ne parle, sauf ceux de plus de 18 mois qui savent seulement dire « mama ». Aucun ne sait manger tout seul, peu savent marcher et tous ont beaucoup de mal à se concentrer sur une activité.

Autant dire que ça change le soir à la maison, avec Jeanne qui connait les bruits des animaux et comprend deux langues !


Jeanne m'a d'ailleurs accompagnée une matinée à la garderie.


Les « tias » vont vite vouloir apprendre de notre culture : draps pour protéger les lits, règles d'hygiène, apprentissage de chansons, lecture des nouveaux livres, activité d'éveil, travail de leur motricité, et découverte du gâteau au chocolat français !




Quel bonheur de voir tous ces enfants sourire.



Mais aussi de les voir découvrir la peinture, la lecture, les chansons … ! Tous sont en demande. A la fin Camila connaitra toutes les parties de son corps et peindra toute seule.


Les lieux seront également décorés, grâce à l'aide des « tias » et aux oeuvres des petits loulous.

Trois semaines plus tard, ma mission s'achève. Des projets plein la tête et l'envie d'en ramener un ou deux ;) Mais surtout, tout ça n'aurait pas était possible sans le soutien d'Alicia et Vincz qui, chaque soir, m'écoutaient et me donnaient de précieux conseils. Et qui le week-end m'amenaient dans des endroits de rêves !



Ce voyage n'aurait pas était le même sans la rencontre de gens formidables, la famille Merino Castro avec qui j'ai tissé des liens très forts. Mais aussi la famille de Bianca, qui s'occupe chaque jour de Jeanne dans un cocon familial rempli d'amour.







Voilà le résumé d'une expérience inoubliable.

Peut être certain(e)s seront tentés par l'aventure … Comme le dit Alicia, il y'a a faire pour tout le monde ! Sensations fortes garanties !

En tous les cas, vous êtes tous les bienvenus pour la soirée « chaises hautes » organisée par Camille et Pierre, des volontaires français.

Et pour finir, un grand merci à vous, Alicia et Vincz, pour tout... Mais surtout à très bientôt pour de nouvelles aventures !


Eugé